Le jour où j'ai voulu faire comme tout le monde, et créer mon profil sur G…+, je me suis dit, pas envie d'y foutre ma vilaine trombine, et j'ai fait un joli découpage ("rogner la photo" dans le langage informatique) de cette carte postale qui m'accompagne depuis toujours.
Puis rapidement je reçois un mail qui m'intime de remplacer cette photo, me rappelant que la pornographie était prohibée, menacant de fermer mon compte et tous les services reliés (agenda, adresse mail !) si je n'obtempérais pas. Me voilà donc pornographe aux yeux de Google, ce nouveau Tartuffe planétaire. C'était à l'époque d'un procés retentissant contre des jeunes femmes en Tunisie et en Egypte qui avaient osé exhiber leur corps. Courroucé, j'ai voulu piéger les censeurs. Je me suis laissé prendre en photo dans exactement la même posture que la belle orientale. Les filtres inquisiteurs n'y virent que du feu: ils traquent, de toute évidence, la mamelle féminine, pas le téton poilu. Arroseur arrosé, me voilà sur la Toile dans une posture ridicule et subtilement indécente, à jamais sans doute dans les ordinateurs d'outre-atlantique, dans un coin de tiroir pour la cas où il faudrait me faire chanter… car la Mata-Hari c'est moi !