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Il faut un plan de bataille. Y aller à l’ancienne : fourches et baïonettes. Ouille – y a les fusils des gitans. A présent, alliés inévitables, leurs enfants seuls se font la courte échelle pour ramasser les fruits imprudents à portée de main. Si peu de gamins pour goûter aux fruits interdits. Si peu de fruits pour tenter l’indélicat…
D’abord, ramasser les morceaux, recoller. Abattre le monstre qui châtre. Puis panser les plaies des mutilés. Mais après la guerre, seulement, qui s’annonce.
D’abord, tomber l’unique mur infâme, bout de mur de Berlin érigé pour empêcher l’homme de passer. Impudents, libres, les gens avaient décidé d’ignorer la prescription : ceci n’est plus une rue ! Ce bloc de béton imposant punit l’indiscipline et confirme l’amputation.
Mais avant, graver le mur de nos cris et de nos sarcasmes. Envoyer une armée de tagueurs fantassins. Une revanche à prendre. Planter de solides pêchers à son pied. Faire une percée dans la barrière. Jeter la corde à ceux qui attendent de l’autre côté de l’autoroute. Monter une passerelle, fragile comme un pont suspendu, libérer les caravannes. Les chameaux chargés de fruits hésiteront avant de poser le sabot sur cette balançoire. Les éléphants de Hannibal ont bien traversé les Alpes. Un brâme puissant retentira dans les murs à pêches, signal que l’attaque est lancée. Mais le chameau est patient.