Ce projet a bénéficié de l’aide à l’écriture de l’association Beaumarchais-SACD. |
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1 sur 6 Suivant > Dernier >> Retour à la galerie « Imagine: une cinquantaine de gaillards, chauffés à blanc, les plus petits essayant de grimper sur le dos des plus grands et le patron poussant des couinements stridents comme une souris prise au piège. »
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2 sur 6 << Premier < Précédent Suivant > Dernier >> Retour à la galerie L'HISTOIRE
C’est le récit d’un travailleur à la petite semaine qui monte des échafaudages, vide des camions ou installe des décorations de Noël. Un jour, il se retrouve au pied d’une nacelle sur laquelle il n’a aucune envie de monter. Une tempête s’annonce : un vent puissant qui verra les idées s’envoler, qui fera chanter les fils électriques, rire aux larmes les matons et courir les prisonniers. C’est avant tout l’histoire d’un désir d’évasion.
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3 sur 6 << Premier < Précédent Suivant > Dernier >> Retour à la galerie « … j'ai une sorte de conviction que les gars que je retrouve sur les chantiers sont comme ces feuilles d'arbres différentes que le vent aurait ramené au même endroit. »
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4 sur 6 << Premier < Précédent Suivant > Dernier >> Retour à la galerie NOTE D’INTENTION
Trop de zef est un texte pour un seul en scène.
Trop de zef est une histoire vraie : tout ce que j’y raconte s’est réellement passé et si non, je l’ai rêvé ainsi.
Parce que je n’en crois toujours pas mes oreilles : j’ai passé près de dix ans à enchaîner des chantiers éphémères ou interminables, de demi-vacation en demi-vacation, à essayer de gratter des heures avec mes collègues d’infortune sur des patrons avides, disponible 24/24, embauché au jour le jour, la nuit aussi. Dix ans à tremper mon t-shirt en chargeant des semi-remorques ou à taper la ferraille à m’en rendre sourd.
Je suis tombé dedans par hasard comme tant d’émigrés sans diplômes et sans appuis : il fallait gagner sa vie et l’absence de lien contractuel m’apparaissait comme une liberté : celle de claquer la porte quand j’en aurai marre.
Or j’ai découvert une richesse humaine incomparable, des façons de parler totalement nouvelles et un grand potentiel d’histoires à raconter. J’ai eu envie de donner une existence à ces garçons qui, sous leurs dehors de brutes rêvent de tendresse et cachent une furieuse envie de liberté…
Je n’oublierai jamais la première fois que je me suis rendu sur un chantier : je me vois encore au milieu d’un gigantesque hall en béton, dans le vacarme des fenwicks et autres engins de manutention, en train de serrer la main à des gaillards impressionnants de virilité, aux prénoms dépaysants. Rien ne me paraissait plus incongru que ma présence ici, je me pinçais avec force et n’eut été ma frousse de me faire rattraper, je serais parti en courant pour avoir la vie sauve.
Tout ça pour dire que le héros, sans surprise, me ressemble.
C’est un gentil, ce qui lui vaut d’être apprécié par ses collègues ainsi que par ses patrons : dans ce monde exclusivement masculin, il ne gêne personne, il prend l’habitude de s’effacer d’autant plus qu’il n’est pas très courageux. Mais au fond de lui il rêve de revanche. Il s’invente des mondes et imagine des situations où les rôles s’inversent et les hommes méprisés retrouvent leur dignité. Cependant, sa révolte est intime, son jardin secret, c’est son imagination débridée. Car malgré tout, l’univers répond à un ordre immuable qui se respecte : chez lui, on ne dit pas du mal du vent. Ce chez moi fragile lui permet d’affronter la rudesse des chantiers et des rapports entre les hommes. La réalité vire alors au fabuleux. Et la fable permet l’espoir.
CJ
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5 sur 6 << Premier < Précédent Suivant > Dernier >> Retour à la galerie « Il faut courir, cousin, courir ! Surtout quand ça tombe, n'essaye pas de rattraper. Il faut courir sans se retourner, on ne rira pas de toi, au premier bruit: tu cours ! Et si on rit, c'est que t'es vivant. »
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6 sur 6 << Premier < Précédent Retour à la galerie « Chez moi, parfois, le vent il souffle tellement fort, qu'il te met la tête à l'envers… Il faut alors au moins quatre bonhommes pour te la remettre à l'endroit. »
